Le Rwanda, un pays qui a traversé des épreuves majeures avec le génocide de 1994, s’engage résolument dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Bien que de nombreuses avancées aient été réalisées au niveau des lois et des politiques, la violence fondée sur le genre demeure un problème majeur, affectant des milliers de femmes, de filles et parfois des hommes.
Voici un aperçu de cette réalité, à travers des témoignages poignants et des initiatives concrètes menées pour éradiquer ce fléau.
Le Contexte des Violences Basées sur le Genre au Rwanda
Au Rwanda, les violences basées sur le genre comprennent divers types de violences : physiques, psychologiques, sexuelles, économiques et sociales. Bien que le pays ait mis en place un cadre juridique fort, incluant des lois pour protéger les victimes et punir les auteurs, les violences persistent dans certaines régions rurales où les mentalités traditionnelles et patriarcales restent profondément ancrées.
Témoignage de Louise, une survivante de violence domestique
Marie, une jeune mère de deux enfants vivant dans la région rurale du Rwanda, raconte son expérience personnelle :
“Pendant des années, j’ai subi des violences de la part de mon mari. Il me battait régulièrement, et personne dans notre communauté ne disait rien. On m’a toujours dit que c’était normal dans un mariage. J’ai eu peur de dénoncer ma situation, pensant que cela ruinerait ma famille. Mais un jour, après une attaque particulièrement violente, j’ai finalement trouvé le courage de demander de l’aide.
Grâce à l’organisation locale qui soutient les victimes de violences, j’ai pu me réfugier et entamer une procédure judiciaire. Aujourd’hui, mon mari a été condamné, et je me sens libre et en sécurité avec mes enfants.”
La Réponse des Autorités et des Organisations de la Société Civile
Les autorités rwandaises ont mis en place plusieurs initiatives pour lutter contre les violences basées sur le genre. Le pays a ratifié de nombreuses conventions internationales, y compris la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), et a adopté des lois nationales sur la protection des droits des femmes et des enfants.
En outre, des campagnes de sensibilisation sont menées régulièrement pour encourager les victimes à parler et à signaler les abus.
Des organisations comme Never Again Rwanda et Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral ont joué un rôle important dans l’accompagnement des victimes et dans la sensibilisation communautaire.
Témoignage de Paul, un homme engagé contre la violence basée sur le genre
Paul, un homme rwandais engagé dans la lutte contre les violences sexuelles et les abus domestiques, explique comment il travaille au sein de sa communauté pour changer les mentalités :
“En tant qu’homme, je savais que ma voix comptait pour changer les choses. J’ai décidé de m’impliquer dans des initiatives qui sensibilisent les hommes à la manière dont ils traitent les femmes. Beaucoup d’hommes ne réalisent pas que leurs actes sont violents, ou qu’ils nuisent à l’épanouissement de leur femme et de leurs enfants. J’ai commencé à organiser des discussions communautaires pour enseigner à d’autres hommes que la violence n’est jamais une solution. Peu à peu, j’ai vu des changements dans ma communauté.”
Les Défis Restants
Malgré les progrès réalisés, plusieurs défis demeurent. Les attitudes culturelles persistantes, notamment dans les zones rurales, rendent parfois difficile la mise en œuvre des politiques de lutte contre la VBG. Les victimes, surtout les femmes, hésitent encore souvent à porter plainte, par crainte des représailles ou de la stigmatisation. De plus, le manque de ressources pour soutenir efficacement les victimes, notamment en matière d’hébergement et de soins psychologiques, reste une difficulté majeure.
Un Combat de Long Terme
Le Rwanda est sans doute l’un des pays africains qui a fait de grands progrès dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Cependant, les témoignages de Marie et de Paul montrent qu’il reste encore un long chemin à parcourir pour éradiquer ce fléau. L’engagement des autorités, des organisations de la société civile, ainsi que la sensibilisation continue à tous les niveaux, restent essentiels pour faire face à ce défi et offrir aux victimes un avenir sans violence.
AVEC UWASE Odette